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Ier siècle
Tout commence par un cépage
L‘histoire du vin de Bordeaux, débute par le développement de la vigne autour de Bordeaux. La découverte d’une variété de cépage résistante aux hivers rigoureux, le Biturica, source d’une première prospérité sous l’occupation romaine qui instaure la “Pax Romana” et facilite les échanges commerciaux. L’économie locale profite de l’engouement de Rome pour les premiers vins de Bordeaux chantés par le poète Ausone. Les villas gallo-romaines s’entourent de vignes. Le vignoble conquiert les faubourgs de Burdigala et les “côtes” de la rive droite.
Après le déclin de l’Empire romain (476), cinq siècles d’invasions ont presque raison du vignoble. Ce sont les moines qui sauvent le capital génétique du Biturica en conservant quelques parcelles autour des églises et des abbayes.
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XIIe siècle
Bordeaux, so British
Bordeaux commence à retrouver son lustre antique avec la lignée des Guillaume, ducs d’Aquitaine. Aliénor d’Aquitaine bouleverse les alliances par son second mariage avec Henri II, duc d’Anjou, élu en premier lieu duc de Normandie puis roi d’Angleterre en 1154.
C’est le début de fructueux échanges : draps anglais contre vins de Bordeaux. Les négociants bordelais sont exemptés de taxes par le roi.
Ces privilèges royaux permettent d’approvisionner généreusement l’Angleterre en “Claret”, vin très prisé par les anglo-saxons (sorte de rosé sombre ancêtre des bordeaux rouges). Deux fois par an, avant Noël et avant Pâques, une véritable flotte du vin, pouvant compter jusqu’à 200 navires, quitte l’Angleterre pour “aller au vin” en échange de textiles, d’aliments et de métaux.
Bordeaux établit ainsi un monopole de production, de vente et de distribution vers la Grande Bretagne.
La vigne gagne du terrain et investit les abords de Fronsac, Saint-Emilion, Cadillac, Barsac, Langon… L’Aquitaine demeure pendant 3 siècles une province anglaise et affiche une belle prospérité.
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XVe siècle
La fin de l’âge d’or, les négociants s’installent aux Chartrons
Le formidable courant d’échanges commerciaux est stoppé net par la sanglante Guerre de Cent ans qui oppose la France et l’Angleterre. En 1453, la bataille de Castillon rend l’Aquitaine à la France et Bordeaux est brusquement privée de ce débouché commercial vers l’Angleterre.
Il faudra attendre Louis XI pour que le commerce des vins reprenne et que les ‘étrangers’ puissent revenir à Bordeaux.
Un quartier, hors de la ville, leur est alors concédé : le quartier des Chartreux (Chartrons).
Le négoce de vins pour l’étranger passe entre les mains de cette communauté grâce à leur flotte qui primera pendant près de 2 siècles.
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XVIIe siècle
Vive la Hollande !
Avec davantage de stabilité politique et économique, les affaires reprennent à Bordeaux, avec l’apparition de nouveaux clients : les Hollandais, les Hanséates et les Bretons.
Les Hollandais inaugurent, en effet, des habitudes commerciales bien différentes de leurs prédécesseurs anglais avec le développement de l’eau-de-vie.
Les Bordelais se mettent alors à fournir, en plus des traditionnels Clarets, des vins blancs secs et semi-liquoreux destinés à la distillation.
Grands commerçants et acheteurs, les Hollandais orientent la production des premiers grands vins comme le célèbre “O-Bryan”, futur Haut-Brion.
Ils apportent aussi de nombreuses innovations comme la désinfection des barriques au soufre pour faciliter leur conservation et leur transport. Ils s’installent aux Chartons, à deux pas des quais.
Les vins de bordeaux sont exportés en fûts, manipulés sur les quais de la ville et entreposés dans ce quartier des négociants où subsistent aujourd’hui des chais et des entreprises exportatrices.
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XVIIIe siècle
Le siècle des Lumières, Bordeaux 1er port de France
Les Iles d’Amérique, Saint-Domingue et les Petites Antilles assurent, au XVIIIe siècle, la croissance des exportations viticoles bordelaises. Bordeaux dispose alors d’une flotte héritée de Colbert et par ce trafic colonial, elle connaît une extraordinaire prospérité et devient le premier port de France.
L’Angleterre, quant à elle, ne représente que 10 % des exportations de vins de Bordeaux. Très recherchés par la “High Society” londonienne les vins fins de Bordeaux y prennent leurs lettres de noblesse. Bordeaux devient célèbre pour la qualité de ses terroirs.
Lors de son passage à Bordeaux en 1787, Thomas Jefferson, futur président des Etats-Unis, évoque un classement des vins établi par les courtiers et les négociants. La notion de crus gagne du terrain. À cette époque, apparaissent les premières bouteilles bouchées et scellées remplaçant peu à peu le tonneau dans le transport.
L’architecture de la ville et de ses quais témoigne de sa richesse. Bordeaux construit le plus vaste ensemble architectural du XVIIIe siècle en Europe. On peut toujours y admirer son magnifique style classique en pierres blondes. Cette période de croissance durera jusqu’à la révolution de 1789.
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XIXe siècle
Prospérité et fléaux
A l’aube du siècle l’histoire des vins de Bordeaux débute un nouvel âge d’or. En quelques dizaines d’années, la production double et les exportations triplent. Le nord de l’Europe est investi par les exportateurs et les anglais redeviennent les plus importants acheteurs.
La révolution industrielle et l’esprit libre-échangiste des négociants et propriétaires contribuent largement à cette nouvelle prospérité. Elle s’accompagne d’une recherche accrue de la qualité qui se concrétise par le fameux Classement de 1855 demandé par Napoléon III à l’occasion de l’Exposition Universelle.
Mais les échanges commerciaux, notamment avec les Etats-Unis, n’ont pas que des aspects positifs. Ils favorisent aussi la propagation des maladies et des parasites de la vigne :
- l’oïdium est enrayé par l’invention de traitements à base de soufre (1857),
- le phylloxéra ruine tout le vignoble, de 1875 à 1892, finalement sauvé par le greffage des cépages bordelais sur des pieds américains résistants à la maladie,
- le mildiou est traité avec la “bouillie bordelaise”, préparation à base de cuivre inventée pour résister à cette nouvelle maladie, importée des Etats-Unis. Elle est encore utilisée aujourd’hui dans le monde entier.
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XXe siècle
Sous le signe de la qualité
Une fois les maladies enrayées, l’expansion rapide de la vigne s’accompagne d’une baisse des prix. Plusieurs évènements concourent à la chute des cours : première guerre mondiale, révolution russe, prohibition aux Etats-Unis…
Pour résoudre ces difficultés, viticulteurs et négociants créent, dès la fin des hostilités de 14-18, l’Union de la Propriété et du Commerce, association regroupant des personnalités du commerce et de la viticulture. Ce sont les premiers balbutiements d’une organisation de l’interprofession qui se dote d’un véritable outil avec le Comité Interprofessionnel d’Entente et d’Etude du Vin de Bordeaux, créé par l’administration régionale en 1943.
La filière bordelaise, souhaitant valoriser ses produits par une meilleure qualité, participe activement en 1936 à la création de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine).
Aujourd’hui, 97% de la production du bordelais sont commercialisés sous AOC, avec le succès que l’on connaît. Cette quête de la qualité s’illustre aussi par le classement des vins de Saint-Emilion en 1955, des vins de Graves en 1959 ou la création de la nouvelle AOC Pessac-Léognan en 1987.
Le 20ème siècle, c’est aussi une adaptation rapide au monde moderne :
- Évolution des contraintes logistiques : expéditions en bouteilles et moins en vrac,
- Concentration des entreprises : on passe de 1000 à 300 entreprises,
- Spécificité des métiers : les négociants se spécialisent en fonction des produits et des marchés, notamment pour faire face à l’évolution des circuits de distribution (apparition de la grande distribution par exemple).
La dynamique de reconquête des années 1980 et 1990 stimule les exportations qui représentent alors 37% des ventes. La fin du siècle marque l’avancée spectaculaire des connaissances techniques en agronomie, viticulture et œnologie. Elle marque aussi l’arrivée sur le devant de la scène de compétiteurs étrangers (californiens, australiens, sud-africains etc..), ce qui oblige Bordeaux à revoir son positionnement, tout en “regagnant” des places de marchés perdues.
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XXIe siècle
Le challenge : un nouveau positionnement dans l’offre mondiale
Le monde est en mouvement, les changements sont de plus en plus fréquents, de plus en plus rapides et de plus en plus forts. Face à ces situations extrêmes, les entreprises de Négoce doivent se montrer très agiles pour s’adapter et inclure les compétences et les métiers nécessaires à l’approvisionnement de plus de 170 pays à l’export.
Les démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) engagées dans les Maisons de Négoce sont des réponses essentielles à ces changements subis et aléatoires : être à l’écoute de leurs parties prenantes, s’engager vers une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux et de développement durable, s’ancrer dans le territoire girondin pour y maintenir et garantir des activités de production industrielle …
Ce sont autant d’atouts et de forces pour partir à la reconquête de nos marchés traditionnels, en gagner de nouveaux, tout en répondant aux attentes diverses des consommateurs de vin de Bordeaux.